Les mousquetaires
Chant des Spahis

Humble troupier à la capote grise,
Et toi lancier au casque étincelant,
Hussard fringant dont la moustache frise,
Inclinez-vous devant ces régiments,
Et quand la poudre, comme la foudre,
Eclate et tombe au milieu du combat,
Tout est carnage, sur leur passage,
L'ennemi fuit et ne résiste pas.

Les Mousquetaires, sur cette terre,
Sont les Spahis aux burnous bleus et blancs,
Arrière ! Arrière ! troupes guerrières,
Vous ne vaincrez jamais ces Régiments.

Et vous verrez, sur leurs faces brunies,
De longs sillons, que le fer y creusa,
Et à leurs pieds, les têtes ennemies,
Qu'en moissonnant, leur yatagan faucha,
Jeunes et frivoles, à notre école,
Si vous voulez gagner vos éperons,
C'est dans la plaine, nord-africaine,
Qu'il faut venir, et nous vous dresserons.

Vous y verrez sous un plafond d'étoiles,
A la lueur d'un feu de bivouac,
Qu'un Spahi peut sous sa guitoune de toile,
Dormir en paix ou fumer son tabac,
Et dès l'aurore, qu'il peut encore,
Marcher gaiement, sous un soleil de feu,
Sans une goutte, d'eau sur sa route,
Ni un biscuit, en guise de pot-au feu.

Peut-être un jour, lirez-vous dans l'Histoire,
Nos noms gravés, auprès de noms glorieux
Car si on meurt, par un soir de Victoire,
Le nom lui reste, et l'âme monte aux cieux.
Le Mousquetaire, sur cette terre,
Eut-il jamais de sort plus émouvant,
Car s'il succombe, il a pour tombe,
Le sol d'Afrique, arrosé de son sang.